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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/105

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À TRAVERS LA BOURGOGNE

procession l’accompagne à la grande église épiscopale. Les échevins portent le poêle ; on marche au son des tambours, des fifres et des trompettes. Charles visita les reliques, inspecta les fortifications, confirma les privilèges de la cité. Et on lui parla d’y fonder un bon collège. Il faut dire que Langres était demeurée catholique. Les soldats du prince de Condé, en garnison dans les environ, y avaient cependant propagé la doctrine de la Réforme. En vain ceux de la nouvelle religion demandèrent l’établissement d’un prêche. Le duc d’Aumale autorisa seulement la prédication à Villeneuve-le-Roi. Et le maire et les échevins de Langres, suivant un arrêt de la cour, ne pouvaient être qu’enfants de la ville, catholiques et de bonne réputation.

C’est à Langres, cependant, que les princes qui n’avaient pas voulu faire le voyage de Lorraine, saluèrent Charles IX.

On avait même préparé un logement pour le prince de Condé qui ne vint d’ailleurs pas. Mais don Francès croyait savoir qu’il attendait l’arrivée de Mme de Vendôme pour présenter à la reine-mère les décisions du concile hérétique que les huguenots avaient tenu, il y avait quelques jours. Toutes les églises avaient envoyé au prince et à l’amiral des délégués affirmant qu’on pouvait rassembler 50 000 réformés pour soutenir la religion, mais sans aller contre le roi. Quand il pensait à cela, l’Espagnol voyait bien que les troubles allaient renaître fatalement dans le royaume de France.

Le mardi 16 mai, Catherine de Médicis et ses fils quittèrent Langres pour aller déjeuner à Longeau, pauvre village, et coucher à Selongey, grand bourg avec un château. Le lendemain, déjeuner à Thil-Châtel et coucher au beau village de Gemeaux. Le 19, on déjeuna à Messigny, et l’on coucha dans la Chartreuse de Dijon, en attendant l’entrée dans la ville. Les enfants royaux admirent les riches sépultures des ducs de Bourgogne, enterrés dans le grand couvent, et qu’il « fait bon voir ».

Le roi communia, ainsi que le prince Dauphin, et le prince de la Roche-sur-Yon. Ce que la reine-mère fit ensuite seule.

Les gens de Dijon avaient mis à profit cette retraite de trois jours, pour préparer l’entrée. On nettoya d’abord soigneusement les rues de la ville, afin d’éviter la contagion. La reine-mère avait manifesté le désir d’être logée place Saint-Jean pour regarder l’entrée on lui avait préparé la maison occupée par la veuve Tabourot. Mais Catherine de Médicis n’ayant pas voulu demeurer