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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/123

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LES FÊTES DE LYON

table, M. de Limoges (Sébastien de l’Aubespine), Claude de l’Aubespine, et M. Bourdin, secrétaire d’État.

Anne de Montmorency parla à l’ambassadeur de la cathédrale Saint-Jean, la plus ancienne des églises de Lyon. Il lui expliqua que dans cette église il n’y eut jamais d’images, ni de livres pour le service, car on chantait et récitait tous les offices par cœur. Durant la messe, on ne s’agenouillait jamais, mais on restait toujours debout. C’est dans cette église Saint-Jean, au jour de la fête du patron où l’on allume les brandons (24 juin), que le traité de paix devait être juré.

Hunston y fut conduit par le prince de la Roche-sur-Yon, et Smith, l’ambassadeur, par le duc de Nevers. Le roi, agenouillé dans le chœur, se leva à leur entrée, s’approcha de l’autel, mit la main sur les Évangiles que tenait le cardinal de Bourbon et prononça le serment pour la paix entre les deux couronnes. On chanta le Te Deum, les trompettes sonnèrent. Puis les ambassadeurs mangèrent à la table du roi qui leur demanda de les accompagner dans sa chambre, ainsi que le chancelier, le connétable et les princes du sang.

Smith prononça un discours en latin. Dans cette langue internationale lui répondit le chancelier humaniste. Après le repas, ils se retrouvèrent avec le roi, Mme Marguerite et la reine-mère. Et quelques dames de la reine chantèrent très agréablement.

Le lendemain 25, Hunston assista au lever du roi et eut cet honneur de lui passer la chemise. Il demeura même auprès de lui, tandis qu’on l’habillait. Pendant ce temps, Smith parlait avec Bourdin des matières de la paix, en présence de l’Aubespine. Le chancelier et le connétable étaient absents, indisposés par la colique. Et le même soir, le cardinal de Guise, à la maison de Bouwise, banquier de Lyon, reçut les Anglais. Le roi et sa sœur y dansèrent cette fois. Le 26, les ambassadeurs dînaient chez le maréchal de Vieilleville. Le roi, la reine et le connétable avaient même organisé une promenade en dehors de la ville. Mais le temps était si mauvais que tout le monde éprouva bien du plaisir à rentrer. Smith soupa de nouveau avec Charles IX, la reine-mère, le frère et la sœur du roi.

Telle fut la vie mondaine à Lyon au temps où fut jurée la paix.

Et l’on aurait pu voir encore Catherine faire des courses dans la ville, se rendre par exemple, suivie du jeune prince de Navarre, chez le bon peintre Claude Corneille à qui elle consacra plusieurs