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Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/57

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Les vaisseaux appareillèrent à Dieppe. Champlain s’y embarqua, avec le sieur Destouches et son beau-frère, nommé son lieutenant, à bord de la Catherine, vaisseau de cent cinquante tonneaux. Émeric de Caen était vice-amiral, et commandait la Flèque.

Champlain n’arriva à Québec que le 5 de juillet. Tous les hivernants se portaient bien, même Pont-Gravé, qui avait pensé mourir de la goutte pendant l’hiver.

Quoiqu’il eût, avant son départ, laissé «nombre de matériaux prêts», il ne trouva pas les logements si avancés qu’il se l’était promis. Le fort était encore au point où il l’avait quitté en 1624 ; le château, qui renfermait quelques ménages, n’avait pas été terminé, quoiqu’il y eût du bois d’assemblé depuis deux ans.

Une des raisons qui retardaient les travaux du fort et de l’habitation, c’est que les ouvriers étaient employés, «aux plus beaux et longs jours de l’année», à l’entretien du bétail. Il fallait aller faire les foins à près de dix lieues de Québec, aux prairies naturelles du cap Tourmente ; ce qui prenait quelquefois jusqu’à deux mois et demi. Pour obvier à cet inconvénient, Champlain établit une habitation auprès du Petit-Cap, au lieu même où sont aujourd’hui les bâtisses de la Petite-Ferme. Comme on était déjà au mois de juillet, il employa tous les ouvriers à y construire deux logis et une étable de soixante pieds de long. A partir de ce moment, le soin des bestiaux ne demandait plus que quelques personnes. Au mois de septembre,