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Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 1.djvu/73

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le temple de Phtha, plus honorablement que celle de Ramsès ; résistance glorieuse et pour le prêtre et pour le Pharaon, puisque le roi régnant était un monarque étranger, un Perse, Darius qui, par la force seule des armes, asservissait à ses lois l’Égypte déjà écrasée par l’atroce tyrannie de Cambyse.

J’eusse été bien surpris, Monsieur le Duc, que dans le nombre si considérable de monuments réunis à Turin par la munificence royale, il n’en existât point du plus illustre des Ramsès : je m’attendais à y trouver des statues de ce grand prince, et cette espérance n’était point vaine : il y en a trois, deux provenant de la collection Drovetti, et l’autre, depuis fort long-temps au palais de l’Université.

Élevée sur un piédestal moderne et placée dans le vestibule du palais, celle-ci m’a paru avoir huit pieds de hauteur ; elle est monolithe et de granit rose. Le Pharaon, debout, a été représenté en costume civil : l’urœus royal s’élève sur son front ; une courte tunique rayée le couvre depuis la ceinture jusques aux genoux seulement : la partie antérieure de cette tunique fait une grande saillie en avant, ce qu’on exprime dans les bas-reliefs égyptiens en donnant à ce vêtement une forme presque triangulaire. Les bras, ornés de bracelets au-dessus du poignet, sont allongés sur la partie