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monuments historiques

stèle a aucun des titres qui précédent ou qui suivent les noms-propres royaux : le nom de Mandou-ftép seul est environné du cartouche royal, et nous devons forcément conclure de là, que le Pharaon Mandouftép fut le chef d’une famille royale, puisque ni son père, ni son frère aîné Osortasen n’a exercé le pouvoir suprême. C’est donc parmi les chefs de dynasties qu’il faut chercher à reconnaître, dans les extraits de Manéthon, ce roi Mandou-ftép par les soins duquel ce beau monument fut érigé. La pureté du travail de cette stèle qui dénote le meilleur temps de l’art, et la convenance des noms nous portent naturellement a reconnaître dans mandou-ftép (l’approuvé de Mandou), le roi Mendès ΜΕΝΔΗΣ de Diodore, le ΣΜΕΝΔΗΣ ou ΣΜΕΝΔΙΣ de Manéthon, le chef de la XXIe dynastie égyptienne, dite des Tanites (ΤΑΝΙΤΩΝ) parceque son premier roi appartenait à une famille originaire du Nome ou de la ville de Tanis.

Une circonstance presque indifférente au premier apperçu, mais qui devient grave lorsqu’on a quelque habitude des monuments de l’Égypte, établit encore assez positivement, l’identité de ces deux princes. Il était d’usage en effet parmi les Égyptiens, et toutes les stèles funéraires le prouvent invinciblement, que le fils prit le nom de l’un de ses ayeux soit paternel soit maternel. Or, nous trouvons dans la XXIe famille royale, celle