Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 2.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
seconde lettre

que lui avaient acquises les travaux et les exploits guerriers des princes les plus illustres de la XVIIIe et de la XIXe dynasties, puisque Schéschonk parut devant les murs de Jérusalem à la tête d’une armée immense composée d’Égyptiens, de Libyens, de Troglodytes et d’Éthiopiens.

La qualification de Kouschi בושי (Éthiopien), que les livres saints donnent au roi Zarach ou Zaroch, c’est-à-dire à Osorchon fils et successeur de Sésonchis, semblerait prouver aussi que les Pharaons de la XXIIe dynastie tenaient tributaire une partie du vaste pays que les anciens ont connu sous le nom d’Éthiopie. Quoi qu’il en soit, le Musée de Turin possède un scarabée sur lequel est gravé le nom-propre de ce second des princes Bubastites ; ce nom, entièrement formé de signes phonétiques, se lit ⲁⲙⲛⲙⲁⲓ Ⲟⲥⲟⲣⲕⲛ, le chéri d’Ammon osorchon (pl. V, no 28 b), comme le cartouche nom-propre du même Pharaon, sculpté à la suite de ceux de Sésonchis sur les édifices de Karnac à Thèbes où nous retrouvons son prénom royal (pl. V, no 28 a) ainsi conçu : le soleil gardien de la région inférieure approuvé par ammon.

Il paraît que les noms de Schéschonk et d’Osorchon furent portés de préférence par les descendants du vainqueur de la Judée. C’est ce que prouve un papyrus hiéroglyphique, gravé par M. le baron Denon dans son intéressant et beau Voyage en