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monuments historiques

fisantes sur l’état de l’art en Égypte avant la XVIIIe dynastie, c’est-à-dire avant le XIXe siècle antérieur à l’ère vulgaire. Cette exploration ne se bornerait point, Monsieur le Duc, à quelques blocs couverts de débris de sculpture et employés fortuitement dans les constructions existantes, puisque notre savant architecte, M. Huyot, membre de l’Institut, a observé au palais de Karnac, dans la cour dite du Sanctuaire, les restes d’un assez grand édifice, qu’il a jugés beaucoup plus anciens que toutes les autres parties environnantes du palais, bâties soit en grès, soit en granit. Ce vieil édifice, ou plutôt ses restes, respectés par les fondateurs de cette partie du palais, furent coordonnés avec son nouveau plan, et il paraît que ce fut dans l’intention formelle de conserver ainsi, en le liant à de nouveaux ouvrages, ce monument échappé à la fureur des barbares. À cet égard, l’opinion de M. Huyot n’est pas douteuse, et ce qui la confirme pleinement, c’est l’analyse même de la légende royale sculptée sur cet édifice, légende copiée avec le plus grand soin par notre habile voyageur, et qu’il a retrouvée sur d’autres parties du palais, dont le travail annonçait constamment une construction antérieure à tout le reste.

Le premier encadrement elliptique de cette légende royale, c’est-à-dire le cartouche prénom (pl. IV, noa), est formé de huit signes exprimant