Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/242

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Égypte, au règne d’Alexandre, fils d’Alexandre le Grand, et non ce dernier, ce que prouve d’ailleurs le visage enfantin du roi, représenté, à l’extérieur comme à l’intérieur de ce petit édifice, adorant les Triades thébaines. Dans un de ces bas-reliefs, la déesse Thamoun est remplacée par la ville de Thèbes personnifiée sous la forme d’une femme, avec cette légende :

« Voici ce que dit Thèbes (Toph), la grande rectrice du monde : Nous avons mis en ta puissance toutes les contrées (les nomes) ; nous t’avons donné Kémé (l’Égypte), terre nourricière. »

La déesse Thèbes adresse ces paroles au jeune roi Alexandre, auquel Ammon générateur dit en même temps : « Nous accordons que les édifices que tu élèves soient aussi durables que le firmament. »

On ne trouve que cette seule partie moderne dans le vieux palais d’Aménophis : car il ne vaut la peine de citer le fait suivant que sous le rapport de la singularité. Dans une salle qui précède le sanctuaire, existe une pierre d’architrave qui, ayant été renouvelée sous un Ptolémée et ornée d’une inscription, produit, en lisant les caractères qu’elle porte, une dédicace bizarre, en ce qu’on ne s’est point inquiété des vieilles pierres d’architrave voisines, conservant la dédicace primitive ; la voici :