Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/295

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dats, dispersés dans le camp, se reposent ou préparent leurs armes, et donnent des soins aux bagages ; en avant du camp, deux Égyptiens administrent la bastonnade à deux prisonniers ennemis, afin, porte la légende hiéroglyphique, de leur faire dire ce que fait la plaie de Schéto. Au bas du tableau est l’armée égyptienne en marche, et à l’une des extrémités se voit un engagement entre les chars des deux nations.

La partie gauche de ce massif offre l’image d’une série de forteresses desquelles sortent des Égyptiens emmenant des captifs ; les légendes sculptées sur les murs de chacune d’elles donnent leur nom et apprennent que Rhamsès-le-Grand les a prises de vive force la huitième année de son règne.

Il manque près de la moitié du massif de droite du pylône ; ce qui reste offre les débris d’un vaste bas-relief représentant une grande bataille, toujours contre les Schéto. Comme j’aurai l’occasion d’en décrire une seconde, tout à, fait semblable et beaucoup mieux conservée, je passerai rapidement sur celle-ci, disant seulement qu’on y a représenté l’un des principaux chefs bactriens, nommé Schiropsiro ou Schiropasiro, blessé et gisant sur le bord du fleuve, vers lequel se dirige aussi, fuyant devant le vainqueur, un allié, le chef de la mauvaise race du pays de Schir-