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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/163

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ESCLAVE AMOUREUSE

Déchue, abandonnée, elle se trouvait plus seule que jamais dans l’existence.

Lasse des jours de fièvre vécus en compagnie de Max, elle avait envie de s’asseoir là, dans un coin d’ombre et d’attendre patiemment la mort.

Une sorte de fatalité pesait sur elle et la conduisait vers elle ne savait quelle catastrophe. D’où viendrait le salut ?

Question angoissante qu’elle se posait depuis hier…

Les projets les plus insensés agitaient son esprit. Et dans une minute d’affolement, elle écrit à Bodewski, afin qu’il vienne.

Suprême résolution, dont les conséquences pouvaient être néfastes, mais réfléchit-on, lorsque livrée à des lendemains de misère, on est sans défense, sans soutien et presque sans ressources.

Écrire n’était pas habile, il eût mieux valu qu’elle attendît le hasard d’une rencontre au lieu de s’avouer vaincue aussi vite et de faire appel au Russe, dont elle n’ignorait pas la vaniteuse méchanceté. Mais qu’importait maintenant !

Elle n’était plus épouvantée de rien, elle avait atteint le summum des douleurs, des humiliations.

Fessée déjà par Bodewski, elle continuerait de subir ses châtiments brutaux. « Je veux être un ami pour vous. »

Cette phrase l’avait encouragée à prendre une