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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/188

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ESCLAVE AMOUREUSE

Max la fesse ainsi qu’il faisait d’ordinaire.

Mais la fessade ne suffit pas.

Il faut la volupté complète.

La main, c’est pour l’enfant.

Et la verge, le fouet sont pour la femme.

Il est là, le fouet, sur le mur tendu de rouge, sa panoplie, à côté des verges souples. Le fouet triomphant, qui brûle peau et chair de ses cinglées savamment distribuées.

Le fouet, arme de son maître, frère du knout dont parlait Bodewski, et qui fait ployer, s’humilier, crier, souffrir et mourir tant d’êtres soumis aux tyrannies du Droit et de l’Amour.

Elle sera, à cause de lui, une éternelle flagellée et elle ne regrette pas d’avoir inconsciemment orienté son destin vers le martyre incessant, mais superbe, dont les amantes exaltées sont, en général, avides.

Que leur importe ce qui dans le monde se passe, alors qu’ils sont là communiant dans la même surexcitation.

Lucette est dévêtue.

Leurs baisers les réconcilient.

Mais les baisers ne sont que les prodromes d’un supplice admirable.

— Donne-moi le fouet, efface ces blessures qui ne sont pas de toi, ne crains pas ma souffrance, mes larmes et mes cris. Dis-moi si je suis belle encore