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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/56

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ESCLAVE AMOUREUSE

elle aime mieux être seule en face d’elle-même avec un secret qui lui pèse et lui cause un remords lancinant.

Ses amies, Georgette, Jacqueline et Simone, sont moqueuses, curieuses et coquettes.

Elles riraient si elles connaissaient ce qu’on peut appeler « sa mésaventure », et elles n’auraient plus pour elle cette estime indifférente que les camarades se concèdent obligatoirement.

Si elles ont été fouettées par leurs parents ou par les maîtresses de classe, elles n’ont jamais été fessées par un jeune homme. Cela leur paraîtrait une monstruosité, une chose incompréhensible et dont tout le tort serait supporté par Lucette.

Elles ignorent pourquoi et comment un tel événement s’est produit.

Elles ignorent qu’elle est tombée dans les filets de l’oiseleur qui, sans merci, sans pitié, sans regret, animé de barbare amour, de vice et de désir, frappa sans autre dégât dangereux, sa chair qu’aucune sensation n’avait jusqu’à ce jour fait vibrer.

Cela, on doit ne pas le deviner. Elle subira, si elle ne peut faire autrement, l’esclavage.

Déjà son cœur a tressailli.

Pure, elle est enlisée dans la honte.

Elle attend Max.

Elle est certaine qu’il viendra et le contraire la