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Page:Chandor - Princesse Nichonnette, 1929.djvu/45

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pour vous faire voir la conduite de celui que vous appelez mon époux. Venez avec moi.

Et d’autorité, elle saisit son royal père par la main, et l’entraîna vers sa chambre.

Revenons une demi-heure en arrière, si vous le voulez bien. Il devait être environ neuf heures et le soleil, déjà haut, entrait à flots dans la chambre de Nichonnette. Sur le lit bas, dont les draps avaient été furieusement rejetés et gisaient pêle-mêle avec les couvertures sur le tapis, deux corps étaient allongés. L’un, vêtu d’un pyjama du jaune le plus cocu qui soit, accusait par ses formes adipeuses et peu appétissantes le mâle trop gavé avant l’âge. L’autre, par contre, n’accusait pas, au contraire, il se dévoilait tout seul dès le premier regard : c’était un superbe corps de toute jeune femme à peu près entièrement nue.

Soudain, l’un d’eux, le mâle, s’agita. Puis, ayant bâillé avec la grâce d’un hippopotame, il se mit sur son séant, frotta ses yeux et coula un regard vers sa compagne. À peine avait-il fait ce geste qu’il se mit à pousser des cris de putois.