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Page:Chantavoine - Le Poème symphonique, 1950.djvu/53

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bolisme (si mal nommé), au symbolisme l’impressionnisme : la musique symphonique s’y attellera successivement.

Enfin, par la variété de leurs sujets — qui masquait l’unité de principe et de forme —, les « poèmes symphoniques » de Liszt ouvraient aux musiciens du lendemain une quantité de voies divergentes, orientées vers la nature, la foi, la légende, l’histoire, la poésie. S’il est vrai, comme le veut Pascal, que l’erreur la plus générale des hommes consiste à prendre le moyen pour la fin, presque tous les successeurs de Liszt y sont tombés, s’attachant à exploiter les moyens appliqués par lui à la poursuite d’une fin qui leur échappait.

Le terme et, par cet abus du langage, l’idée même de poème symphonique se sont alors étendus dans le langage courant d’une façon abusive pour désigner toute la « musique à programme » et bientôt toute la « musique à titre », genre dont il n’était qu’une espèce limitée, qui, nous l’avons vu, restreignait l’action du programme et du titre. La majorité des auteurs a évité cette confusion et le nombre est somme toute fort restreint des œuvres qui, après Liszt, portent le titre littéral de « poème symphonique ». On rencontre plus souvent ceux de ballade, légende, tableau, mais un tri trop exclusif, opéré suivant ce strict principe de terminologie, donnerait peut-être dans le pédantisme et l’arbitraire.