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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/181

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JEAN TALON, INTENDANT

culture et la semence de deux arpents de terre, et l’avance de quelques farines, Talon estimait « qu’ayant reçu deux arpents en état de rendre les fruits de la culture et de la semence confiée à la terre  », ils devraient être tenus d’en cultiver deux autres dans les trois ou quatre années suivant celle de leur arrivée ; et, de plus, qu’au lieu de cens sur cens, censives ou autres redevances ordinaires, ils devraient engager au service du roi leur premier-né lorsqu’il aurait atteint l’âge de seize ans. « Cette obligation, faisait observer l’intendant n’ajoute presque rien à celle qu’un véritable sujet apporte au monde avec sa naissance, mais il semble que lorsque cette condition est stipulée, elle est moins rude quand elle est exigée que lorsqu’il n’en est rien dit dans les contrats des terres données comme se donnent toutes celles du Canada ».

Voilà quel était le système, ce que l’on appellerait aujourd’hui la politique et le programme de l’intendant Talon, pour le développement de la colonisation canadienne. Dans ses grandes lignes, ce système était bien conçu, propre à assurer le peuplement de la colonie, le défrichement des terres et le progrès de l’agriculture. Pour en compléter l’exposé, il convient de citer immédiatement le passage suivant d’une lettre écrite par Talon à Colbert au mois d’octobre 1667 : « Conformément à votre sentiment, j’attache au fort St-Louis de Québec la mouvance des trois villages que j’ai fait former fort près d’ici, pour fortifier ce poste principal par un plus grand nombre de colons, et le roi ou, au choix de Sa Majesté, la compagnie, en demeurera seigneur propriétaire, jouissant du domaine utile et des droits que je stipule dans les contrats des habitations