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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/213

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DE LA NOUVELLE-FRANCE

vivent en communauté, quand ils sont près de lui dans son séminaire, et séparément à la campagne, quand ils y sont envoyés par voie de mission pour desservir les cures qui ne sont pas encore fondées. Il y a pareillement les Pères de la compagnie de Jésus, au nombre de trente-cinq, la plupart desquels sont employés aux missions étrangères : ouvrage digne de leur zèle et de leur piété s’il est exempt du mélange de l’intérêt dont on les dit susceptibles, par la traite des pelleteries qu’on assure qu’ils font aux Outaouais et au cap de la Madeleine ; ce que je ne sais pas de science certaine[1].

« La vie de ces ecclésiastiques, par tout ce qui paraît

    du roi, et les habitants du pays y sont sous l’autorité de M. de Courcelle, lieutenant-général et gouverneur du pays. Les dites troupes, en quatre compagnies de soixante et quinze hommes chacune, officiers compris, sont distribuées, savoir : à Montréal, tête du pays, deux compagnies ; au fort de St-Louis, dans la rivière Richelieu, deux autres, desquelles on a détaché trente hommes pour le fort de Ste-Anne, et vingt pour le fort de St-Jean. » À la date du mémoire, il n’y avait donc plus que quatre compagnies de troupes en Canada. Or, en 1667 les vingt compagnies du régiment de Carignan y étaient encore, et c’est à l’automne de 1668 seulement que le régiment repassa en France, ne laissant ici que quatre compagnies. (Voir Lettre de Talon à Colbert, du 10 octobre 1671. — Ordonnance pour la solde et entretènement des 4 compagnies qui sont restées en Canada, 23 mars 1669. — Supplément Richard, p. 238). La Société Littéraire et Historique, Garneau, Ferland, Parkman etc., ont tous été trompés par la note marginale.

  1. — Alors il eut été plus équitable de ne rien insinuer. Au sujet de cette accusation de commerce, nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage intitulé : Relations inédites de la Nouvelle-France, Paris, Douniol, 1861, vol. II, pp. 340 et suivantes, et à celui du P. de Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France, vol. II, p. 176, et III, p. 138.