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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/225

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DE LA NOUVELLE-FRANCE

ménages ; en 1667 elle en contenait 668, soit une augmentation de 130. En 1666, elle comptait 3,215 âmes, et en 1667 3,918, soit un accroissement de 703. Cet état ne donne pas une idée complètement juste du chiffre réel de la population à l’automne de 1667, si nos conjectures relativement à la date du recensement pour Montréal, les Trois-Rivières et le Cap de la Madeleine, sont bien fondées. Car les nouveaux immigrants, arrivés en ces différents endroits durant l’été, n’auraient pu être compris dans l’énumération faite au mois de mai et de juin.

Le recensement de 1666 mentionnait les professions et métiers. Celui de 1667 ne contenait pas cette indication, mais en revanche il donnait une nouvelle et intéressante statistique quant au défrichement et au bétail. On y voyait que le Canada avait alors 11,448 arpents de terre en culture, et 3,107 têtes de bétail, outre 85 moutons. L’importation de ces derniers n’était commencée que depuis 1665, en même temps que celle des chevaux. Les troupes n’étaient pas encore comprises dans cette énumération.

Comme on l’a vu, les recensements de 1666 et de 1667 étaient des recensements nominaux et très détaillés, ainsi que le fut plus tard celui de 1681. « Ils forment sans doute, a écrit M. Rameau, des documents d’une grande autorité ; mais cependant, quel que soit le soin dont leur confection ait dû être entourée par la vigilance de Talon, nous avons malheureusement la preuve qu’il s’y est glissé de nombreuses inexactitudes ; en effet, en comparant le relevé des actes de mariage avec le recensement de 1666, nous nous sommes aperçu qu’un bon nombre de colons établis au Canada depuis