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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/237

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DE LA NOUVELLE-FRANCE

ment des échanges, faisait disparaître une anomalie nuisible et ramenait une monnaie courante à sa valeur rationnelle. L’intérêt en jeu pourra paraître minuscule aux grands financiers de nos jours ; mais n’oublions pas que tout est relatif ici-bas, et soyons assurés que la réduction du sou parisis fut pour la petite communauté canadienne, aux mois de janvier et février 1667, une très grosse affaire. L’honneur peut, sans aucun doute, en être attribué principalement à l’intendant Talon, dont relevaient toutes les questions concernant les finances.

Nous avons vu plus haut que les habitants avaient eu à se plaindre des marchands forains. Dans plusieurs occasions leurs intérêts étaient lésés ou menacés, et ils n’avaient personne pour parler en leur nom et faire valoir leurs griefs collectifs. En 1663, sous M. de Mésy, un maire et deux échevins avaient été élus à Québec ; mais leur terme d’office fut de courte durée. Au bout de quelques semaines un arrêt du Conseil les révoquais et la nomination d’un syndic était résolue. Cependant l’élection de ce représentant du peuple n’eut lieu qu’un peu plus tard[1], et elle provoqua un conflit entre plusieurs conseillers et M. de Mésy, qui fit alors le coup d’État dont il a été parlé antérieurement. Pendant une assez longue période la fonction resta vacante. Ici encore il fallait remettre les choses dans l’ordre. Le 24 janvier 1667, sur proposition du procu-

  1. — Le 3 août 1664, Claude Charron fut élu syndic. Mais il était marchand, et c’était une objection sérieuse à son choix, vu que les habitants avaient assez souvent des difficultés avec les négociants. On protesta contre son élection et il se démit. Une autre assemblée, convoquée par le gouverneur seul, eut lieu le 17 septembre, et Jean Le Mire fut élu. Plusieurs conseillers contestèrent la validité de l’assemblée.