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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/293

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DE LA NOUVELLE-FRANCE

dans sa lettre à Colbert, du 13 novembre 1666, les habitants semèrent du chanvre et réussirent parfaitement. « De manière, observe la relation de 1668, que le pays s’en remplira et pourra non seulement s’en servir mais encore en donner beaucoup à la France. »

Dès 1666, Talon avait fait essayer la pêche de la morue dans le fleuve Saint-Laurent. Elle réussit très bien. On fit de la morue sèche et verte, qui se vendait en France à bon compte. La pêche au loup marin fut aussi abondante. En 1667 elle fournit de l’huile à tout le pays, et on put encore en expédier aux îles et en France. En 1666, elle fit réaliser, tous frais payés, en trois semaines de temps, huit cents livres, au sieur de l’Epinay, et cela seulement pour sa part. C’était déjà très encourageant. Mais Talon voulait faire de la pêche une grande industrie, et il projetait la fondation d’une compagnie ayant pour objet l’établissement de pêcheries sédentaires dont il espérait beaucoup[1]. Il écrivait à ce propos : « Le retour de quelques pêcheurs ayant par les pêches ambulantes fait connaître le profit qu’on pouvait faire par des sédentaires, m’a facilité le projet que je faisais d’en établir quelques-unes ; et déjà nous sommes convenus, quatre des principaux habitants et moi d’y travailler au printemps prochain. Si pour l’exécution de ce dessein mon secrétaire vous demande quelques expéditions, je vous supplie de les lui faire accorder. Je juge bien avec vous, Monseigneur, que nous en ferons naître l’envie à qui ne l’a pas aujourd’hui et que le bénéfice, que j’ai fait trouver à neuf habitants employés par moi à la pêche de la morue pour l’usage

  1. — Relation de 1667.