Aller au contenu

Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
JEAN TALON, INTENDANT

Canada en l’an de grâce 1669. Leur vaisseau fut assailli par des tempêtes qui le détournèrent de sa route. Pendant trois mois il lutta contre l’Océan. La famine se déclara à bord. Le Père Romuald tomba malade et mourut. Enfin le navire fut forcé de relâcher à Lisbonne. Talon y passa quelques jours avec son neveu M. Perrot et les Pères Récollets. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs épreuves. Le vaisseau, après s’être ravitaillé dans la capitale du Portugal et avoir repris la mer, fit naufrage à trois lieues de cette ville. Heureusement ni l’intendant ni ses compagnons ne périrent, et ils purent retourner en France où ils arrivèrent au commencement de 1670[1].

  1. Premier Établissement de la Foi, II, pp. 86, 87, 88 — Nous avons peu de renseignements relativement à ce voyage de Talon. Voici ce qui nous induit à croire qu’il s’embarqua avec les Pères Récollets et qu’ils subirent ensemble les mêmes accidents. Le P. Leclercq écrit que les Récollets s’embarquèrent à la Rochelle, que leur vaisseau battu par les tempêtes dut relâcher en Portugal, et que de là, ayant fait voile pour retourner en France, il se brisa sur des rochers près de Lisbonne. Dans une pièce intitulée « Copie de titres pour les révérends Pères Récollets donnés par Mgr le comte de Frontenac, gouverneur, » nous lisons : « les dits Pères Récollets s’embarquèrent avec leurs titres pour revenir en ce dit pays, mais ayant été obligés de relâcher en Portugal, Dieu aurait permis qu’en faisant voile du havre de Lisbonne pour retourner en France ils firent naufrage et y perdirent leurs titres. » (Le Tac, p. 184.) D’autre part on lit dans l’Histoire de l’Hôtel-Dieu : « M. Talon s’étant embarqué pour ce pays-ci son vaisseau fit naufrage sur les côtes du Portugal où il se sauva miraculeusement, après avoir fait un vœu à Ste-Anne qui le secourut sensiblement. Pour marque de reconnaissance il fit faire un tableau où il est dépeint et où l’on voit les dangers qu’il courut dans cette occasion et les assistances