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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/399

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JEAN TALON, INTENDANT

Talon s’occupa aussi de la confection des chemins dans l’île de Montréal. Dans la même ordonnance que nous avons citée plus haut, relative aux troncs d’arbres, il enjoignait aux colons demeurant entre l’habitation de Ste-Marie et celle de la Petite-Chine de former sur la devanture de leurs terres un chemin de vingt pieds de large « tant pour communiquer par chevaux du bas en haut, que pour faire remonter au cordeau les bateaux qu’on pourrait mettre sur le rapide », à peine de 50 livres d’amende applicable aux pauvres de l’Hôtel-Dieu[1].

Une autre ordonnance de l’intendant, portant la même date — 24 octobre 1670, — pourvoyait à la construction d’un pont sur une rivière ou ruisseau qui séparait l’habitation de Ste-Marie de celle de Lachine. Il y était dit que les habitants devraient travailler au dit pont, « pour le rendre fort et parfait, et capable de souffrir charrois[2]. »

On a vu plus haut que les relations de Talon avec le gouverneur furent peu cordiales, durant sa seconde intendance. Nos lecteurs se demanderont peut-être de quelle nature furent celles qu’il eut dans le même temps avec Mgr de Laval et le clergé. Sa correspondance peut nous en donner une idée assez juste. De 1670 à 1672, Talon n’eut point de conflit avec l’Église. Mais il était toujours animé des mêmes préjugés, du même esprit gallican, et, sous la courtoisie des formes, il conservait des dispositions peu sympathiques envers l’évêque, les Jésuites et les prêtres séculiers. À ses yeux le retour des Récollets, — dont il aurait pu dire : cujus pars

  1. Arch. prov. ; Documents, carton I, 1651 à 1672.
  2. Ibid.