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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/419

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JEAN TALON, INTENDANT

de ce nécessaire et se bénéficiant eux-mêmes du produit par le retour d’autres denrées[1]. »

Nous avons vu dans le chapitre précédent que Talon continuait à faire rechercher les mines. Un des objets de la mission confiée à Saint-Lusson était la découverte des gisements de cuivre du lac Supérieur, dont le Père Allouez lui avait apporté des échantillons en 1667. Dans l’été de 1669, Louis Jolliet et Jean Péré avaient été envoyés pour reconnaître si ce minerai était facile à extraire et à transporter. Jolliet s’en revint à l’automne sans avoir pu se rendre aux endroits où se rencontrait le cuivre. Mais Péré continua ses recherches. Au mois de novembre 1670, il n’était pas encore de retour. Talon se plaignait de sa lenteur, et écrivait que Saint-Lusson, envoyé par lui, devait « donner sa première application à la découverte des mines de cuivre. » Cet explorateur rapporta des pierres et des galets, dont l’intendant expédia des échantillons en France : « Le cuivre que j’envoie, disait-il, tiré du lac Supérieur et de la rivière Nantaouagan, fait connaître qu’il y a quelque mine ou quelque bord de fleuve qui produit cette matière la plus pure qu’on puisse désirer, dont plus de vingt Français ont vu une pierre dans ce lac qu’ils estiment du poids de huit cents. Les Pères Jésuites se servent chez les Outaouais d’une enclume de cette matière d’environ cent livres pesant. Il ne reste qu’à trouver la source d’où partent ces pierres détachées… Il faut espérer des fréquents voyages des sauvages et des Français, qui commencent à prendre ces routes, la découverte du lieu qui fait des productions si pures, sans qu’il en coûte au

  1. Mémoire au roi sur le Canada et l’Acadie ; Arch. féd. Ibid.