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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/452

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JEAN TALON, INTENDANT

empte du payement des droits ; mais en même temps elle veut que vous teniez la main à ce que le commerce soit libre entre tous les habitants pour toutes les marchandises sur lesquelles elle n’aura point donné de privilège, ni apporté des restrictions par ses ordres exprès, auxquels, en ce cas, vous déférerez lorsqu’ils vous seront présentés. »

En même temps que la lettre de Colbert datée du 4 juin 1672, Talon avait reçu deux arrêts du Conseil d’État. Par l’un de ces arrêts, il était chargé de donner un état précis de la qualité et de la quantité des terres concédées aux habitants du Canada, « du nombre de personnes et de bestiaux employés à la culture, » et ensuite de retrancher la moitié des concessions faites avant les dix dernières années, et de distribuer ces terres ainsi retranchées aux particuliers qui se présenteraient pour les cultiver. À cette fin Talon était investi des plus grands pouvoirs : « Ordonne Sa Majesté, que les ordonnances qui seront faites par le dit sieur Talon seront exécutées selon leur forme et teneur, souverainement et en dernier ressort comme jugements de Cour Supérieure, Sa Majesté lui attribuant pour cet effet toute cour, juridiction et connaissance »[1]. Évidemment cette tâche difficile et délicate était une œuvre de temps, et ne pouvait être accomplie dans un ou deux mois. Talon rendit, le 27 septembre, une ordonnance conforme à cet arrêt. En 1675, le Conseil d’État dut le renouveler en termes identiques, le nouvel intendant, M. Duchesneau, étant cette fois chargé de l’exécution.

L’autre arrêt enjoignait à l’intendant de faire des

  1. Édits et Ordonnances, etc, p, 70.