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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/478

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DE LA NOUVELLE-FRANCE

ex-intendant offrit de donner au roi sans réserve tous les biens qu’il possédait en Canada, demandant simplement que le titre du comté d’Orsainville fut transféré à sa terre de Locquignol, dans le Hainaut. « Les dits biens, déclarait-il, peuvent être utiles surtout pour l’établissement d’un hôpital général que MM. de Frontenac, l’évêque de Québec et Duchesneau estiment nécessaires à l’avancement de la colonie. Le dit sieur Talon se chargera de faire cet établissement par l’emploi de son bien, sans qu’il en coûte à Sa Majesté que l’emploi de son autorité[1]. » Voici quelle était la liste des biens ainsi offerts, et l’estimation que Talon en avait fait préparer. 1° La terre d’Orsainville, estimation, 32,615 livres. 2° La propriété de la côte de la Montagne ; estimation, 10,000 livres. 3° Une maison à la Basse-Ville (le magasin) ; estimation, 14,365. 4° Une maison à la Haute-Ville, (maison Godefroy) ; estimations, 4,500 livres. 5° La brasserie ; estimation, 43,192. Soit un total de 104,767 livres[2].

Ces évaluations ne cadraient guère avec celles que l’intendant de Meulles envoya au ministre l’année suivante. Suivant lui, la maison de la Basse-Ville et celle de la côte de la Montagne, ne valaient chacune que 3,000 livres[3] ; la brasserie que 6,000

  1. Collection Moreau de St-Méry ; Mémoires 1540-1759. — Supplément-Richard, p. 40.
  2. Ibid.
  3. — « Un magasin de 80 pieds sur 24 estimé à 1000 écus à cause de sa situation. » — Il faut dire que cette bâtisse avait passé au feu, lors de l’incendie de la Basse-Ville, le 4 août 1682, Ce n’était plus qu’une masure et l’emplacement seul avait de la valeur. Talon le vendit 4,000 livres à Eustache