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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/487

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JEAN TALON, INTENDANT

fallait examiner cette affaire sur le lieu. M. Talon a paru entrer dans les pensées de M. de Seignelay quoiqu’il croie que l’hôpital général doit être séparé de l’Hôtel-Dieu.

« L’affaire en cet état, M. Talon est encore tout résolu de l’entreprendre et de passer en Canada pour l’établir conjointement avec l’Hôtel-Dieu ou séparément : selon que la cour le jugera à propos.

« Il dit qu’il le fera à ses propres frais sans rien demander au roi que sa protection ; que si Sa Majesté l’agrée il y passera l’année prochaine. Il m’a prié de vous en écrire et vous en écrira lui-même afin qu’on en confère à Québec avec MM. de la Barre et de Meulles qui en écriront à la cour et on travaillera ici conformément à ce qu’ils auront mandé.

« J’ai peine à comprendre le dessein de M. Talon, voyant que voilà un gouverneur et un intendant qui passent[1] et que son neveu est rappelé. Je ne sais s’il aurait la pensée que M. de Meulles n’y sera pas longtemps et qu’étant tout (rendu), il pourrait prendre sa place. Quoi qu’il en soit pour éviter qu’il ne prenne ce prétexte il faut différer l’établissement de l’hôpital général pour deux ou trois années, et écrire conformément à cela à la cour qui déjà témoigne n’y être pas portée, et on prendra son temps pour en faire la proposition une autre fois. Il suffit que vous soyez informé de l’état de la chose, vous verrez ce qu’il y aura à faire[2]. »

M. Talon avait-il vraiment le désir de redevenir une

  1. — MM. de la Barre et de Meulles avaient été nommés gouverneur et intendant, en remplacement de MM. de Frontenac et Duchesneau, le 11 mai 1682.
  2. — Arch. du sém. de Québec.