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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/521

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APPENDICE

trois mille livres, à Geneviève Perrot, ma nièce, trois mille livres pour l’aider à la mettre en religion, condition pour laquelle elle témoigne inclination, mais pour laquelle je n’entends pas qu’elle puisse être contrainte. Je lègue à Geneviève Talon, ma nièce, vingt mille livres, sans préjudice d’un billet de dix mille livres que je lui ai donné, et dont j’entends qu’elle soit payée de même que des intérêts depuis les dates du dit billet.

Je veux et entends qu’on ne puisse rien demander à Madame Talon, ma belle-sœur, de tout ce qu’on établira de prétentions contre elle pour son logement et les nourritures que je lui ai fournies, non plus que de ce qu’elle me peut devoir par billet ou autrement, par engagés, prêts ; et pour marquer que je ne conserve aucun ressentiment de tout le chagrin qu’elle m’a donné par sa conduite à mon égard, je lui lègue la tapisserie qui est dans le haut de la grande chambre de mon logis.

Je lègue au nommé Jean Talon, Irlandais qui travaille dans les bureaux de Milord Melford, cent écus ou trois cents livres pour aider à sa subsistance. J’ordonne pareillement que des biens de ma succession il en soit employé quatre mille livres au soulagement des personnes de ma famille qui sont la plupart en Champagne, conformément à l’état de distribution qui en sera fait par Monsieur le président de Saint-Martin que j’en prie très humblement, et par Madame Perrot et Angélique Talon mes nièces.

Je lègue aux prêtres hybernants des deux communautés des Lombards et de Montagu qui auront la charité de repasser en Irlande pour y conserver la religion catholique et y assister leurs compatriotes, six cent livres, priant très humblement Monsieur Bailly, avocat général au grand conseil, de régler cette distribution à mesure que les dits prêtres s’offriront pour passer.

J’ordonne pareillement qu’on continue de donner pendant un an après mon décès, cinquante écus par quartier, faisant six cents livres pour l’année, à chacune des dites communautés des Lombards et de Montagu, pour aider à leur subsistance en attendant que quelque personne charitable prenne soin de les assister.