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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/7

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vii
PRÉFACE

Naturellement, nous nous sommes surtout attaché à l’étude de l’œuvre qu’il accomplit ici de 1665 à 1672. Ce fut une époque décisive de notre histoire. Fondée par l’illustre Champlain en 1608, criminellement négligée par les compagnies auxquelles les rois de France déléguaient la suzeraineté de notre sol, conquise par les Anglais en 1629, redevenue française en 1632, mais abandonnée derechef à des trafiquants sans envergure, et bientôt ravagée par des ennemis barbares, la petite colonie canadienne ne fit que languir et péricliter pendant plus d’un demi-siècle, sous les gouvernements de MM. de Montmagny (1636-1648), d’Ailleboust (1648-1651), de Lauzon (1651-1657), d’Argenson (1658-1661), d’Avaugour (1661-1663), et de Mésy (1663-1665). De 1640 à 1664 spécialement, la situation de la Nouvelle-France fut tragique. Constamment menacés par les incursions iroquoises, toujours sous le coup de la dévastation et de l’égorgement, les colons ne connaissaient point de sécurité et vivaient dans les alarmes. Comment purent-ils tenir si longtemps sans secours ? C’est le miracle de ces temps héroïques !

Enfin le grand règne inauguré en France projeta sa vivifiante activité jusqu’à notre Canada lointain. Louis XIV et Colbert tournèrent vers nous leurs regards. Ils enlevèrent