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Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 1.djvu/153

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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

tion en soit convenable, il faut encore réunir d’autres conditions qui ne se rencontrent pas constamment : par exemple, les sols arables qui sont établis sur des roches jouissent d’une plus ou moins grande profondeur, et l’épaisseur de la couche influe non-seulement sur la végétation mais elle détermine encore et limite l’espèce de végétaux qu’on peut y cultiver. La couche de terre doit avoir dix à douze pouces d’épaisseur pour les céréales, et beaucoup plus pour les luzernes et le sainfoin ; elle doit être bien plus profonde pour les arbres ; sans cela leurs racines tracent presqu’à la surface du sol, elles poussent des rejetons au dehors et épuisent le terrain à de grandes distances. On voit souvent croître des arbres sur des montagnes à peine recouvertes de terre végétale ; mais dans ce cas, ou bien le roc présente des crevasses ou fentes remplies de terre dans lesquelles les racines pénètrent, ou bien la roche est d’une composition tendre et poreuse qui permet aux racines de s’y établir. C’est ainsi que dans les Cévennes et le Limousin les plus beaux châtaigniers sont plantés dans le granit ou dans le grès, et que les