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Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 2.djvu/140

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CHIMIE

ter que l’air ne pénètre dans la fosse. Si ce fluide pouvait s’y renouveler, il y porterait à-la-fois de l’humidité et de l’oxigène, qui sont les deux principes de la germination ; il permettrait aux insectes de respirer, conséquemment de continuer leurs ravages et de se multiplier : tandis que, lorsque la fosse est bien close et pleine de grains, l’air qui y est enfermé se change en acide carbonique (comme nous l’avons vu en parlant de l’action de l’air sur tous les fruits), et les insectes y restent assoupis ; l’expérience est venue à l’appui de cette dernière assertion, dans les essais qui ont été faits sur la conservation des blés, par l’administration des vivres de la guerre, ainsi que nous le verrons bientôt.

Mais la construction de ces fosses entraîne des dépenses, et nécessite des soins, que le simple agriculteur repoussera long-temps. Quelque avantageux que soit ce mode de conservation, il n’appartient qu’aux administrations publiques, aux grandes villes et au gouvernement de donner un exemple salutaire, en retirant de la circulation une grande masse de blé dans les années d’abondance, pour le