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Page:Chaptal - L’art de faire, gouverner et perfectionner les vins.djvu/152

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Essai

reconnu que le vin se fait mieux dans les futailles très-volumineuses que dans les petites.

Le choix du local dans lequel les vases contenant les vins doivent être déposés n’est pas indifférent : nous trouvons à ce sujet, chez les anciens, des usages et des préceptes qui s’écartent pour la plupart de nos méthodes ordinaires, mais dont quelques-uns méritent notre attention. Les Romains soutiraient le vin des tonneaux pour l’enfermer dans de grands vases de terre vernissés en dedans, c’est ce qu’ils appeloient diffusio vinorum. Il paroît qu’ils avoient deux sortes de vaisseaux pour contenir les vins, qu’ils appeloient amphore et cade. L’amphore, de forme quarrée ou cubique, avoit deux anses, et contenoit quatre-vingts pintes de liqueur. Ce vaisseau se terminoit par un col étroit qu’on bouchoit avec de la poix et du plâtre pour empêcher le vin de s’éventer. C’est ce que Pétrone nous apprend par ces mots : Amphorœ vitreœ diligenter gypsatœ allatœ sunt, quorum in cervicibus pittacia erant affixa cum hoc titulo : Falernum opimianum annorum centum.

Le cade avoit la figure d’une pomme de pin ; il contenoit moitié plus que l’amphore.

On exposoit les vins les plus généreux en plein air dans ces vases bien bouchés ; les plus foibles étoient sagement mis à couvert Fortius : vinum