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Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/164

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nute et commençait l’attaque parce que Berthe était jolie et parce qu’on n’a jamais trop de moyens. Elle protestait, se laissait faire, avait peur et rigolait.

Or Berthe était une fille publique. Ce n’est pas un métier que l’on quitte au matin et loin duquel on est ce que l’on devait être, comme un employé loin de son bureau. Connaissez-vous l’odeur du vice qu’une fois on respira ? Les coups de poing des souteneurs façonnent les filles et laissent leur marque dans la chair blanche auprès des désirs qu’y mit Dieu. Elles vivent et sont un grand troupeau côte à côte, Blanche, Berthe et d’autres, où l’une est auprès de sa voisine comme un exemple et comme un enseignement. Il y a l’atmosphère des prostituées, qui sent bon la liberté de vivre, puis qui descend et qui pue comme mille sexes tout un jour. Et le mal entre sous vos jupes avec des baisers dévorants. Il y a