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Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/21

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Voici les idées que Pierre Hardy promenait ce soir-là :

Dans une maison d’une petite ville de l’Est, où ses parents sont marchands de bois, Pierre Hardy se plaît à retourner en pensée parce qu’il a vingt ans et qu’il n’habite Paris que depuis le mois de janvier. C’est une maison en haut d’une côte, qui est un peu en dehors de la ville et qu’un jardin entoure. On y est à l’aise pendant les soirs d’été où l’ombre est pleine de brises, et l’on s’assied dans le jardin pour respirer la nuit. Les étoiles occupent la pensée ; on voit quelques éclairs qui sont « des efforts de chaleur » et l’on vit paisiblement au milieu des siens en fumant ses premières cigarettes. Tous les détails sont charmants. Le soir, quand il fait trop chaud, au lieu de manger la soupe, on boit du lait : c’est un rafraîchissement qui vous rafraîchit jusqu’au cœur. Parfois