Aller au contenu

Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
bubu-de-montparnasse

lui, qui la lisait aussi, dit : « Ce n’est pas la vraie chanson. » Il jeta un coup d’œil et vit que la jeune femme avait des bandeaux noirs et un air gentil. Il en fut bien ému ; « Et comment est donc la vraie chanson ? » Elle répondit : « La vraie chanson dit :

C’était, t’en souviens-tu, Lison
____Un beau dimanche… »

Cela lui était parfaitement égal, mais une jeune femme coiffée de bandeaux nous rend beaucoup de choses intéressantes. Alors Pierre n’écouta plus les chanteurs. Il lui dit : « Vous devez bien chanter, mademoiselle. » Elle répondit : « Pas maintenant, parce que je suis enrouée. »

Dix heures allaient venir et la voix misérable du violon rouge criait encore, jusqu’à ce qu’il fût défendu de crier. Ils quittèrent le groupe de curieux et, comme la jeune femme n’avait pas l’air effarouchée, il lui