Aller au contenu

Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
bubu-de-montparnasse

personne. Bien au contraire, par devant les amis, il se plaisait à faire sortir de Berthe quelque parole un peu vive, afin de leur prouver qu’elle était difficile à dominer. On pensait : Il est petit, mais il est costaud. Il l’aimait bien, pourtant. Il l’aimait parce qu’elle était jolie. Le soir, quand elle revenait du travail, il l’entendait monter l’escalier. Il reconnaissait son petit pas pressé et il lui semblait la voir se tortillant un peu pour aller plus vite. Il aimait les yeux souriants et doux qui approuvaient tous ses désirs. Et les lèvres rouges, un peu molles, qui se collaient bien sur les siennes. Et les longs cheveux noirs, et les bandeaux, et le chignon au-dessus de la nuque qui lui donnait un air pas comme aux autres. Et sa volupté particulière, quand elle appliquait son corps contre le sien et qu’elle se pliait pour qu’il la pénétrât. Il aimait cela qui la distinguait de toutes les femmes