Aller au contenu

Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
bubu-de-montparnasse

une pièce de cent sous posée sur la table de nuit et sortit.

L’après-midi d’août s’étendant au ciel bleu, tombait sur nos épaules comme un manteau lourd. Il suivait le quai aux Fleurs où les fleurs avaient soif et où les marchandes suaient pacifiquement en regardant les passants. La chaleur pesait sur sa tête et la chargeait d’un poids informe de pensées qu’il ne pouvait formuler, mais qu’il sentait remuer toutes ensemble. Pour la première fois de sa vie, il connaissait l’indécision. Le long des quais peu fréquentés, lui, qui d’ordinaire marchait sans analyse à son but, il marchait sans but et écoutait sonner ses pas. Il prit le quai de l’Horloge, marcha le long des murs du Palais de justice, qui sentent la prison, traversa la place Dauphine, le pont Neuf et suivit la ligne