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Page:Charles - Précoce, 1936.djvu/122

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monotonie, les quelques heures passées auprès d’André ressemblaient étrangement aux heures occupées à des visites banales.

Et elle continuait à errer solitaire parmi la foule des indifférents, sans rencontrer un être cher qui se fût penché sur sa misère. Néanmoins, elle ne comprenait pas que cette détresse venait d’un début malheureux, sinon elle aurait peut-être rompu le lien l’unissant à René, pour recommencer une nouvelle vie où, librement, elle aurait choisi le compagnon. Autour d’elle, ses amies s’étaient mariées sous la pression des parents pratiques et toutes cachaient sous la même sournoiserie leur découragement et leur ennui. Personne ne pouvait l’avertir, seule Jeanne l’aurait éclairée si elle avait eu un peu plus de franchise, mais jamais elle n’avait osé avouer que nul sentiment ne l’avait