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Page:Charles - Précoce, 1936.djvu/29

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personnel… Et de tous les essais résultait une incertitude plus grande encore.

Ne sachant rien, elle cherchait à s’instruire au hasard. Alors, elle se figurait des monstruosités ou se faisait un monde de futilités.

Comme elle venait de l’avouer, en cachette, elle avait cherché la science dans les romans. Mais lus en hâte, ces livres ne laissaient en elle que le lyrisme exaltant de l’amour. Ce n’était pas suffisant, la moindre précision eut mieux fait son affaire. De cet amour, elle se créa une idée extraordinaire, immense, capable de remplir une existence. Ensuite, elle s’étonnait de ne pas vibrer follement auprès de René, le fiancé. Devant cette frigidité, elle s’inquiétait… Et puis, tout au fond d’elle-même, il y avait des pensées mystérieuses, des désirs bizarres qui lui étaient chers et