non pas des chevrons, mais des bouts de solives. Aussi est-ce dans les temples ioniques de l’Asie Mineure, notamment dans celui de Minerve Poliade à Priène, bâti par Pythæus au temps d’Alexandre, que se remarquent les denticules, mais taillées finement et en petites proportions. L’architecture
chapiteau ionique du temple de phigalie.
|
chapiteau ionique moderne selon scamozzi.
|
de l’Attique n’offre pas d’exemple de denticules, à l’exception
de celles dont les très petits cubes couronnent l’architrave du Pandrosium,
portée par des cariatides. Encore est-il évident que les denticules ne peuvent
ici rappeler des chevrons, puisqu’il n’y a point de toit sur ce petit temple.
denticules.
|
Ce sont tout simplement des formes employées comme une agréable dissonance,
car des moulures carrées, tranchant sur les moulures rondes qui
ornent cette architrave sans pareille, y forment un contraste piquant. Mais
à part cette explication tout à fait exceptionnelle, et particulière à l’entablement
du Pandrosium, dans lequel — exemple unique — on a supprimé
la frise, les Athéniens n’ont jamais attribué à l’ordre ionique ces
formes rectangulaires et constructives qui contrarient le sentiment voulu
d’une délicatesse élégante.
Oui, les ordres grecs, l’ionique aussi bien que le dorique, nous ont été transmis par les Romains et par Vitruve, non pas dans leur perfection, mais, au contraire, tels que la décadence les avait altérés et corrompus. Il est temps enfin que l’architecture grecque nous soit enseignée de première main par les maîtres de la grande époque, et non par leurs disciples dégénérés. Il est temps qu’on préfère aux leçons écrites de Vitruve et aux