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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/154

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va au devant de l’homme armé : bien mène Dieu ceux qu’il mène. »

La dame gémissant :

« Ha, » dit-elle, « elle va mourir notre Magtelt, elle est de présent froidie, doux Jésus ! L’épée de la croisade ne pourra point contre Siewert Halewyn. »

Le Taiseux répondit :

« Il marche dans sa force se cuidant invincible, mais quand la bête va d’assurance plus à l’aise besogne le chasseur. »

« Méchant, » dit la dame plourant, « as-tu su laisser aller l’oiselet vers l’autour, la vierge vers l’ennemi des vierges ! »

Le Taiseux répondit :

« Celle que l’on n’attendait point viendra : bien mène Dieu ceux qu’il mène. »

« Monsieur, » dit la dame au Sire, « vous l’entendez assez, elle s’en est allée à Halewyn, et c’est cettuy méchant qui lui en a baillé permission. »

Le sire Roel allant à Toon :

« Fils, » dit-il, « nous n’avions céans qu’une joie, c’était notre Magtelt, tu as abusé de puissance lui baillant permission de s’en aller là bas. Si elle n’est point ce soir revenue, je te maudis et bannis. Que Dieu pour