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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/18

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préface

L’essai est donc des plus heureux ; mais le mot essai ne signifie pas que nous engagions l’auteur à persévérer dans cette voie étroite. Comme étude, une fois en passant, le pastiche peut avoir du bon. À la longue, et comme genre définitif, le pastiche serait, à notre avis, un travail puéril et peut-être desséchant. Ceux mêmes qui ne font que du demi pastiche, — voyez, dans des genres différents, Paul-Louis Courier et M. Cousin — ne se sauvent guère de l’aridité.

Ces réserves faites sur le genre en lui-même, il faut louer sans restriction la naïveté Joviale des Frères de la Bonne Trogne, la grâce de Blanche, Claire et Candide, la riche histoire et moralité du Sire d’Halewyn, les merveilleuses et divertissantes aventures du forgeron gantois Smetse Smee, terminées par une invention tout à fait charmante.

Ces contes, dans plusieurs passages, sont du Rabelais bien réussi. Des situations comiques ou gracieuses, des dialogues naturels, de charmants tableaux, de jolis traits, nombre de détails de mœurs bien étudiés, et force couleur locale, voilà de quoi faire aux Légendes flamandes de M. Charles De Coster une grande et légitime renommée.

L’auteur qui possède à un très-haut degré le don du style, entremêle artistement à ses gaillardises flamandes des détails suaves et frais. Ainsi, dans les Frères de la Bonne Trogne, il dit :

« Donc entrèrent les gentes commères et se placèrent toutes, aucunes près de leurs maris, aucunes