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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/212

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VI*.

À ce jour vinrent à Smetse moult personnes notables et communes, nobles, prêtres, bourgeois et paysans, lui commander grands ouvrages et fortes besognes, et ainsi aux autres jours et ce toute l’année durant.

Tôt fut la forge étroite, et Smetse la dut agrandir à cause du nombre sans cesse croissant des manouvriers, lesquels ouvrèrent tant beaux, fins et merveilleux ouvrages, que la renommée s’en épandit ès étrangers et lointains pays, et que l’on vint pour les voir et admirer de Hollande, Zélande, Espagne, Allemagne, Angleterre, voire même de chez le Turc.

Mais Smetse, songeant aux sept ans, n’en fut point joyeux.

Tôt furent ses coffres pleins de beaux crusats, angelots, roses nobles et royaux d’or. Mais il n’eut point plaisir bien grand considérant toutes ces monnaies, car il jugea qu’elles ne payaient point assez son âme au diable baillée pour la toute longue éternité.

Slimbroek le Roux perdit un à un ses chalands, lesquels s’en revinrent tous à Smetse : devenu loqueteux