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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/263

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vouloir de nos pays, tu répondis par haine, cruauté et meurtre, car tu fus roi sans justice.

« Et ceci est pour l’empereur, ton père, lequel par ses exécrables placards et édits, premier sonna pour nos pays la cloche de la male heure. Houspeigne-le de par nous et dis-nous s’il ne te plaît encore de rendre au baes le pacte ? »

— « Oui, » ploura une voix mélancolique, issant hors la platelée d’os et de chair, « tu as tout, Smetse, tu es quitte. »

— « Baille-moi, » dit le forgeron. « le parchemin. »

— « Ouvre le sac, » répondit la voix.

— « Oui dea, » fit Smetse, « oui, oui, je vais incontinent ouvrir le sac tout grand, et Mons Philippe en sortira et m’emmènera ès enfers bien subtilement. Ô le bon petit diable. Mais ce n’est encore l’heure des hautes malices. Adoncques j’ose supplier Votre Majesté de me rendre, davant, le parchemin, lequel sans fatigue elle pourrait passer par cette ouverture qui est entre son col et le bord du sac. »

— « Je ne le ferai, » dit le diable.

— « Ce sera, » dit Smetse, « comme il plaira à votre subtile Majesté. Ensacquée elle est, ensacquée elle veut rester, je ne m’y oppose. À chacun son caprice, le mien sera toutefois de la bien laisser en son