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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/77

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soleil étant levé, ils virent les trois pucelles, suivant le commandement de Dieu, montées chacune sus sa haquenée et issant ainsi de leur hôtel. Pensant qu’elles allaient sur le pré voisin humer l’air frais, ils les suivirent chantant noëls joyeux en leur honneur.

Tant qu’elles furent dans la ville, lentement allèrent les haquenées, mais une fois hors, elles coururent le grand pas.

Lors les amoureux piétons de vouloir suivre, et finalement rendus, de choir l’un après l’autre sus le chemin.

Ayant couru quelques lieues, les haquenées s’arrêtèrent. Et les trois pucelles, se voyant délivrées de leurs ennuis, résolurent de reconnaître la grande aide de Dieu, et pour ce de lui bâtir belle église.

Où ? elles ne le savaient. Mais la chose était jà décidée en Paradis, comme vous l’allez voir.

Car sitôt qu’elles furent sus leurs haquenées, les bêtes, conduites par l’esprit de Dieu, se mirent à courir.

Et sautèrent par-dessus les rivières, allèrent au travers des forêts, traversèrent les villes dont les portes s’ouvraient devant elles pour se refermer derrière, passèrent par-dessus les murs.

Et s’effraya un chacun voyant passer devant lui,