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Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/53

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XLIII
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

mes qui écrivent beaucoup et bien ne sont pas toujours celles qui conviennent le mieux à un homme passionné. Méfions-nous des femmes qui pensent et réfléchissent trop. De même, ô mes lectrices, mettez-vous en garde contre l’amant pensif. Vous pourriez vous heurter au mâle bardé d’acier, et vous vous jetterez nues contre une cuirasse glacée et dont le choc pourrait meurtrir vos jolies poitrines et vous blesser jusqu’au cœur.

À notre première entrevue, j’avais bien fait comprendre à Marcelle que je voulais uniquement l’amour d’une femme désintéressée qui saurait m’obéir complètement. Sa réponse fut qu’elle n’avait fait qu’obéir toute sa vie, qu’elle me trouvait à son gré et que mes manières lui plaisaient. Elle ajouta qu’elle avait des rentes et se livrerait par amour, mais ne se vendrait pas. Elle semblait simplette et ignorante, mais elle m’a avoué plus tard que c’était un air qu’elle se donnait à volonté : « elle faisait sa naïve », comme elle disait. Elle était mariée à un médecin depuis cinq ans, mais son mari