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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/106

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HISTOIRE

mais son courage et sa prudence le faisaient toujours sortir en vainqueur de ces occasions périlleuses. Un jour qu’il assiégeait une forteresse dont les rebelles s’étaient emparés, il prit avec lui trente chrétiens, les conduisit par des sentiers secrets jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle le fort était construit. Dès la pointe du jour, il dirigea une attaque si vigoureuse et si brusque, que la garnison surprise prit la fuite, et fut entièrement détruite par l’armée qui occupait la plaine.

Ce que les victoires de Sumitanda produisaient dans cette principauté, la persécution le faisait dans le Firando. Un bonze nouvellement converti paya de sa tête le zèle qu’il montrait pour la cause de Dieu. Quelques autres néophytes eurent le même sort, mais les infidèles ne gagnèrent à cela que de voir le culte de leurs dieux plus abandonné.

(1566) Une révolution vint bientôt rétablir le christianisme dans son premier lustre à Méaco. En effet, le bonze Cavadono Voyacata, frère de l’empereur, s’était réfugié dans la forteresse de Coca, qui appartenait à Vatadono, seigneur qui se disposait alors à recevoir le baptême. Ce fidèle sujet chercha pour son roi un appui imposant, en s’adressant à Nobunanga, roi de Voary, que son