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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/117

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DU JAPON.

puis il fit piller les environs de la ville, et offrit encore un accommodement ; Cavadono ne voulut rien entendre. Enfin Nobunanga entra dans Méaco, traversa, sans toucher à une seule maison, la ville basse qui avait fait sa soumission, força et brûla la ville haute qui était habitée par les seigneurs, et se présenta devant la citadelle. Alors l’empereur eût voulu traiter, mais il n’était plus temps ; il fallut qu’il se rendît à discrétion. On dit cependant que Nobunanga lui laissa son titre et l’apparence d’un souverain. Quoi qu’il en soit, les historiens, à partir de cette époque, donnent à Nobunanga le titre d’empereur sous lequel nous le désignerons dorénavant. En retournant dans son royaume de Voary, il apprit qu’un aventurier avait pillé quelques provinces, et avait déposé son butin dans un lieu nommé Facusin, où il y avait une université de bonzes. Il n’en fallait pas tant pour réveiller toute la haine de l’empereur contre ces prêtres idolâtres ; il brûla Facusin et n’y laissa pas une maison sur pied.

Le P. Cabral profita de la paix qui succéda à ces troubles pour visiter les provinces où les fidèles étaient sans pasteurs, et il y rencontra partout de grands sujets de consolation. Quoique depuis dix ans aucun missionnaire n’eût paru à Facata, le vice-provincial y trouva une fort belle