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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/172

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HISTOIRE

son palais et à ses magasins, et s’enfuit avec ses trésors et sa famille à la Chine, où il jeta la consternation et l’effroi. En même temps, Tsucamidono se rendait maître, presque sans coup férir, de la ville de Sior, capitale du pays.

Tandis que l’empereur, qui s’était rendu à Nangoya, était au comble de la joie en apprenant les succès de ses armes, les chrétiens étaient plongés dans la plus grande affliction. En effet, Tayco-Sama, excité par un aventurier nommé Faranda, avait écrit au gouverneur des Philippines, pour le sommer de reconnaître la souveraineté de l’empereur du Japon sur ces îles. Le gouverneur, ne sachant trop comment résister a cet ordre sans irriter l’empereur et sans compromettre la dignité de l’Espagne, avait envoyé au Japon deux Espagnols chargés de demander à l’empereur si cette lettre était réellement émanée de lui. Ces envoyés, jaloux du commerce que les Portugais faisaient au Japon, se répandirent en calomnies contre les religieux de cette nation, et prétendirent que les missionnaires, restés au Japon malgré les ordres de l’empereur, étaient maîtres absolus à Nangazaqui. L’empereur prit feu à ce discours, et sur-le-champ il nomma un gouverneur de Nangazaqui, et lui ordonna de renverser l’église et la maison des Jésuites. Cet or-