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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/72

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HISTOIRE

ques de respect, et comme le Père voulait le déterminer à se convertir à la vraie foi, il répondit qu’il ne serait ni de la prudence, ni de l’intérêt même du christianisme de faire sitôt une démarche d’un si grand éclat, et protesta qu’il la ferait quand il en serait temps.

Le P. Nugnez voulait ensuite se rendre auprès du roi de Firando, qui l’avait appelé d’une manière très-pressante ; mais il tomba dans un tel état de langueur, qu’il se vit forcé de retourner aux Indes, où il fit ensuite de grandes choses. Pinto quitta aussi le Japon ; mais il s’était d’abord consacré à la propagation de la foi avec une ferveur que son esprit inconstant ne lui permit pas de soutenir, et l’on fut obligé de le dispenser des vœux de religion qu’il avait voulu prononcer. Cette perte, si c’en fut une pour la Compagnie de Jésus, fut bientôt avantageusement réparée. Edouard de Gama, étant arrivé de Firando, envoya demander un prêtre au P. de Torrez par un jeune Portugais nommé Louis Alméida, doué d’un beau naturel et d’un bon esprit, et qui avait des connaissances étendues en médecine. Alméida, ayant suivi les exercices des missionnaires, résolut de se dévouer entièrement au service de Dieu, et consacra immédiatement tout son bien à la construction de deux hôpitaux, dont