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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/108

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pouse par amitié ou du moins par pitié. C’est ma Maitresse qui doit parler pour moi ; c’est elle qui connoit le bon cœur de Josephine, et qui doit inspirer de la compassion à Henri pour Josephine. Oh ! dit Émilie, s’il ne s’agissoit que du bon cœur, que de bien n’aurois-je pas à dire de toi ? mais après tout ce que tu m’as dit, comment nier… — Oh, Mademoiselle ! il ne s’agit pas de ce que vous pensez. Henri n’en demande pas tant. Aurois-je tenté de lui en faire beaucoup accroire là-dessus ? Mais M. Lacroix le tarabuste : je ne puis le lui ôter de la tête. Se trompe-t-il tout-à-fait sur Lacroix, dit Émilie ? Moi même je l’avoue, j’ai cru que tu étois fort bien avec lui. — Eh qu’importe, Mademoiselle ! puis-je épouser M. Lacroix