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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/113

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d’un certain mérite que vous voulez avoir, et avec lequel vous laisseriez tranquillement souffrir tout-le monde. — Tranquillement ! Ah, Josephine ! tu me fais tort. Je suis jeune, Josephine : en perdant mes parens j’ai vu qu’il ne me restoit d’autre patrimoine que l’éducation qu’ils m’avoient donnée : elle étoit stricte et ne m’avoit pas permis de croire qu’on pût dévier en rien du devoir. Etre sage, être vraie, ne posséder que ce qui est bien à soi, voilà ce qu’on m’a recommandé depuis que je suis au monde. Est-il bien étonnant que j’aie quelque peine à prendre sur tous ces objets des idées plus relâchées ? Cependant je cède, Josephine ; mes répugnances cèdent les unes après les autres à l’amitié, à la reconnoissan-